08 novembre 2024
Le sport est certainement l’un des lieux où les stéréotypes de genre sont les plus ancrés. Une karatékate sera forcément masculine, même si elle aime se maquiller et porter des talons, une arbitre de haut niveau est sans doute un garçon manqué… Les clichés ont la vie dure, même si une attention particulière est aujourd’hui portée à la lutte contre les stéréotypes. « Je suis enthousiaste d’avoir écouté ces parcours de sportives, méritants et inspirants », a indiqué Laurence Garnier, vice-présidente de la Région déléguée aux sports. « En matière d’accompagnement du sport féminin, nous avons fait un choix : faire en sorte que tous nos clubs sportifs de haut niveau soient soutenus à la même hauteur, qu’il s’agisse d’une pratique sportive masculine, ou d’une pratique féminine. »
Le karaté comme école de la vie
Leïla Heurtault, karatékate, Claire Supiot, nageuse, Cynthia Le Quilliec, arbitre de haut niveau, Antonia Delaere, basketteuse, Anne Cordier, présidente du CROS ont pu présenter au public leurs parcours et réussites sportives, leurs ambitions et leurs valeurs de femmes qui s’aventurent dans des sports considérés - c’est encore parfois le cas - comme masculins. Les trajectoires ne sont pas toujours celles que l’on imagine : « Je pleurais pour ne pas aller à l’entraînement, je détestais le karaté », raconte Leïla Heurtault. Pour la jeune fille, la discipline va vite se transformer en véritable école de la vie. Sur un pari, elle intègre à 14 ans une section sport-étude au Mans, loin de sa famille. Dix ans plus tard, la championne collectionne les podiums internationaux.
Après les Jeux olympiques, les jeux paralympiques
Autre parcours, celui de Claire Supiot : en 1988, la nageuse professionnelle dispute les JO de Séoul. Aujourd’hui touchée par la maladie de Charcot-Marie-Tooth, elle a repris le chemin des bassins et vise désormais une médaille aux Jeux Paralympiques 2020, au Japon. « Ma force de caractère ? Je la puise de mes enfants, ma vie ne me fait pas de cadeau mais me propose un défi que je ne peux pas refuser. » L’athlète dit mener un triple combat : « celui d’être une femme sportive de haut niveau, d’être âgée et porteuse d’un handicap ! » Qu’à cela ne tienne, la doyenne de l’équipe de France handisport veut être « la première nageuse à avoir fait les Jeux olympiques et paralympiques dans la même discipline ».
Au cœur des océans, à la recherche du dépassement
« La voile est une discipline qui ne demande pas que de la force physique, mais aussi de la stratégie, de l'anticipation, une intelligence indispensable à la performance », a souligné Clarisse Cremer, skipper actuellement en préparation du Vendée Globe 2020. La sportive a échangé avec une autre navigatrice de renom, Anne Quéméré, autour de la thématique "Au cœur des océans, à la recherche du dépassement". L’une et l’autre ont insisté à la fois sur l’obstination, le rêve, la folie également. « Moi qui adore le confort et qui suis une grande dormeuse, je vais faire une course qui ressemble à une grande galère », a dit Clarisse Cremer. Pour Anne Quéméré, qui a traversé l'Atlantique à la rame en suivant la route des Alizés, « l’essentiel est de savoir aller chercher au fond de soi ce que l’on a vraiment envie de faire. En ne faisant pas cas des étiquettes que l’on a dans le dos, et sans se préoccuper de l’image que l’on peut renvoyer. Pratiquer une discipline en suivant son instinct, ses envies… Que l’on soit un homme, ou une femme. »
La médiatisation influe sur la pratique sportive des femmes
Rugby, football, tennis, natation, athlétisme, sports d’hiver… « De l’autre côté de l’écran, la place de la femme, à la télé, et dans les rédactions sportives, n’a pas encore remporté tous les matchs, mais beaucoup de journalistes sportives ont su gagner leur place, grâce à leur expérience et leurs compétences », insiste Géraldine Pons. La directrice des sports d’Eurosport, présente le 5 mars, était invitée à mesurer la mise en lumière du sport féminin dans les médias. « La médiatisation de certains sports féminins influe sur la pratique sportive des femmes », reconnait la journaliste. « Plus les pratiques féminines vont être médiatisées, plus cela va permettre de leur montrer qu’elles peuvent s'y épanouir et surtout qu’elles ne sont plus des exceptions... »